Question du live : Est-ce que le design est fait pour moi ? Pourquoi exercer le métier de designer ?
Les rendez-vous « Design my career » – Synthèse de live de septembre 2023
Booster votre carrière en design grâce rendez-vous mensuels de la communauté tous les 2 ème jour du mois !
Des conseils, de l’entraide et des réponses à vos questions pour évoluer dans votre carrière en design et en innovation sociale.
Dans ce rendez-vous mensuel en ligne, ensemble nous allons designer votre carrière pour vous aider à vous épanouir dans votre emploi en design et en innovation sociale. Que vous soyez en étudiant , professionnel ou en reconversion, cette rencontre est faite pour vous aider dans votre parcours.
Rencontre Design my Career : le rendez-vous mensuel de la communautéPlan du live sur le métier de designer
Lors d’un échange avec une étudiante designer, elle se demandait si elle devait poursuivre ses études pour devenir designer. Je me suis dit que la réponse à cette question pouvait intéresser d’autres personnes.
- Question du live : Est-ce que le design est fait pour moi ? Pourquoi exercer le métier de designer ?
- Le métier de designer : La créativité, les contraintes et la résolution d’un problème
- Une conception de A à Z : de l’idée au faire grâce aux arts appliqués et aux logiciels numériques
- La polyvalence du designer : Savoir transférer ses compétences d’un domaine à l’autre
- Le degré d’autonomie et de co-construction pour accompagner le collectif et l’individu pour agir ensemble
Les autres replay
- Septembre 2023 : Pourquoi devenir designer ? Est-ce que le design est fait pour moi ?
- Octobre 2023 (Partie 1/3) : Est-ce le bon moment pour démarrer un projet personnel ? Comment débuter et pérenniser ses objectifs ?
Le métier de designer : La créativité, les contraintes et la résolution d’un problème
Est-ce que vous vous considérez comme une personne créative ? Si vous aimez vraiment exprimer votre créativité (ex : avoir des idées, expérimenter, aimer créer des choses, être curieux, pratiquer une activité sportive, effectuer des loisirs créatifs…). Vous pouvez vous orienter vers le design. Il s’agit d’une posture et d’un ensemble de méthodes qui vous permettent non seulement d’explorer votre créativité, mais de répondre à un problème concret.
C’est-à-dire que si vous êtes plutôt sur une approche plutôt artistique, le design va beaucoup moins vous convenir. Vu que le design fonctionne avec des contraintes, par exemple un cahier des charges rédigé par votre commanditaire pour la réalisation d’une affiche.
Si vous aimez créer, il peut être intéressant d’explorer des domaines connexes comme les métiers d’art. Par exemple, vous pouvez regarder du côté des ébénistes. il y à également les métiers de la communication qui ont recours à la créativité.
Si vous avez un peu de créativité, vous allez chercher à amener vos idées dans d’autres domaines qui peuvent être par exemple les sciences, l’éducation ou encore le management.
Vous pouvez avoir un profil créatif, mais plutôt dans le fait de diriger ou d’accompagner les autres. Dans ce cas là, ça se rapproche d’un profil de consultant, de conseiller, de coach, facilitateur, directeur artistique ou également de manager pour guider et donner les grandes directives du création (ex : conception d’une campagne publicitaire). Ces métiers regroupes les personnes qui facilitent et conseillent l’innovation, sans pour autant la concevoir.
Si vous ne vous considérez pas comme une personne créative, dans ce cas là le design n’est pas forcément l’idéal, car la créativité est un socle fondateur du métier.
Donc, la créativité associé à une réponse à un besoin est l’un des premiers critères pour savoir si le design est fait pour vous. Les personnes sollicitent un designer parce qu’ils n’ont pas de solution. Parfois ils ont déjà expérimenté beaucoup de choses, sans réussir à résoudre leur problème. En tant que designer, mon rôle est de concevoir quelque chose d’adapter à leurs besoins. Donc c’est pour ça que c’est essentiel d’aimer, résoudre des problèmes et ne pas rester bloquer au moindre refus.
Si lorsqu’on vous dit “ce n’est pas possible”, vous abandonnez, c’est que vous devez renforcer votre capacité de résilience et de persévérance. Le design est soumis à beaucoup de contraintes et de fausses impossibilités. C’est à vous de trouver le chemin pour rendre les choses possibles.
Si vous n’êtes pas dans cette posture là, ça va être très compliqué. Car, tout le monde va compter sur vous pour apporter des solutions. Donc si vous aimez résoudre des problèmes complexes et n’en avez pas peur, alors foncez : Le design vous ouvre grand ses portes !
Une conception de A à Z : de l’idée au faire grâce aux arts appliqués et aux logiciels numériques
Le design est une approche d’art appliqué dans le sens où on va appliquer le design à un secteur d’activité. Cela vous permet de travailler dans une grande diversité de domaines (environnement, tourisme, agriculture, éducation, industrie…). C’est donc une discipline esthétique et technique où le designer allie la forme et la fonction dans le but de répondre à un besoin.
Pour s’épanouir pleinement en design, il faut aimer concevoir des choses de A à Z. C’est-à-dire passer de l’idée à la fabrication. C’est une des spécificités du designer, qui est un penseur (“dessein”) et un artisan (“faire”). Le mot designer signifie donc concepteur. C’est qu’on est des penseurs, mais aussi on est, on est capable de faire. Et ça, c’est quand même une spécificité du designer.
Par exemple, les designers graphiques qui doivent maquetter un livre, vont avoir besoin pour le concevoir concrètement en testant les marges, typographie et différentes qualités de papiers. C’est un travail sensible autour du toucher pour bien choisir le papier et avoir des objets éditoriaux fonctionnels.
Qu’est ce que vous aimez concevoir ou qu’est ce que vous aimez créer ? C’est vraiment une question essentielle car si vous n’avez pas quelque chose en particulier que vous aimez concevoir, ça veut dire que vous êtes potentiellement plus dans une approche généraliste.
Donc vous pouvez créer à la fois une architecture, un produit, un service ou une application. Si vous identifiez un champ de conception, comme évoqué précédemment. Vous pouvez vous spécialisez dans ce secteur (ex : design d’espace, design produit, design de service, design numérique…). Il est aussi possible que vous aimez un peu tout concevoir, dans ce cas il est préférable de s’orienter vers du design de service, du design global ou du design social. Ce domaine mélange plusieurs approches du design tel que le produit et le graphisme.
Par contre, si vous sentez qu’il y a rien en particulier que vous aimez concevoir, Dans le sens où ça ne vous intéresse pas fabriquer quelque chose par vous-même (ex : une chaise). Là, vous êtes moins dans une approche de design. C’est-à-dire que vous allez peut-être aimer avoir de très beaux objets, de les voir être fabriqués par les autres. Mais si on vous demandait de passer plusieurs jours, plusieurs semaines, potentiellement plusieurs mois à façonner une chaise pour un client vous refuseriez.
C’est bon de le savoir parce que peut-être que vous n’aimez pas forcément mettre les mains dans le cambouis et façonner votre environnement. Vous préférez potentiellement contribuer de façon ponctuelle (ex : donner un avis, tester la solution, participer à un atelier, faciliter un temps de travail…). On peut identifier plusieurs profils de contributeurs qui sont plus dans du conseil et/ou dans la facilitation de l’innovation sans pour autant la concevoir.
En tant que designer, on utilise beaucoup de logiciels numériques pour formaliser ses idées et les tester. Par exemple en design de produit, il y a également des logiciels de CAO (Conception assistée par ordinateur) pour fabriquer des pièces et des prototypes. Vous avez par exemple, les machines d’impression 3D, les découpeuses lasers ou encore les fraiseuses numériques. Vous pouvez retrouver ses machines dans un Fablab.
Donc c’est bien aussi de savoir qu’il y a une partie du temps qu’on va passer sur l’ordinateur à concevoir ou à maîtriser des outils techniques comme Photoshop (retouche d’image), Illustrator (illustration vectoriel), Première (Montage vidéo), rhinocéros 3D (modélisation en 3D) ou même Catia (conception d’architecture).
La polyvalence du designer : Savoir transférer ses compétences d’un domaine à l’autre
Ce qui est intéressant avec le design, c’est que vous pouvez l’appliquer à tout. Vous pouvez travaillez dans la santé, dans l’environnement, dans le domaine touristique, pour une industrie agroalimentaire ou même dans le luxe ou pour les services publics. Vous n’êtes pas limité, car avec un même métier, vous pouvez facilement transférer vos compétences d’un domaine à l’autre. Donc ça, c’est quand même une des forces du design.
Observez les activités qui vous intéressent et celles que vous pratiquez dans vos loisirs. Elles sont très révélatrices des domaines et expertises qui font sens pour vous. Imaginez que vous êtes beaucoup intéressé par l’économie et la politique. Peut-être que le domaine politique ou des sciences sociales pourrait vous convenir, car vous semblez aimer comprendre le fonctionnement des sociétés.
Vous pouvez aussi choisir une spécialisation autour du design à la croisée de plusieurs disciplines comme la recherche en design ou encore l’enseignement. Donc, il y a différents degrés aussi en termes d’approche du design.
Est-ce que vous êtes plutôt quelqu’un qui a besoin d’avoir une expertise très forte et très pointue sur votre sujet ? Au contraire, est-ce que vous préférez être plutôt généraliste ? J’ai créé un test sur le site internet pour savoir si vous avez un profil plutôt spécialiste ou généraliste. Ça vous aidera à mieux déterminer ce qui vous correspond.
A titre personnel, je suis entre les deux : spécialiste du design social, mais généraliste dans ce secteur. C’est ce qu’on appelle un semi-expert. C’est-à-dire que dans mon domaine d’expertise qui est l’innovation sociale, j’intervient à la fois dans le secteur de la santé, du vieillissement, dans le secteur de la pédagogie, le design environnemental.
Donc voilà, c’est un ensemble de secteur dans lequel j’interviens. Donc ça fait que j’ai quand même une approche généraliste, vu que je ne suis pas non plus très très spécialisée dans le domaine de la pédagogie par exemple. Mais le fait d’avoir cette généralité me permet quand même de développer des expertise connexes que je vais pouvoir en fait transférer d’un domaine à l’autre.
Je vous donne un cas concret avec mon association Novum Novem sur le bien-vieillir. J’ai développé une attention particulière et une approche sensible avec les seniors et les publics fragiles. Je peux transférer ses compétences à l’accompagnement d’institutions publiques, donc d’avoir cette même attention au public, à l’implication des usagers et à leur parole.
Si vous êtes au contraire plutôt spécialiste, vous ne cherchez pas une polyvalence entre différents de secteurs, activités ou métiers, mais plutôt une expertise très forte dans votre domaine. C’est par exemple le cas d’un médecin spécialisé dans la cardiologie embryonnaire pour les tout petits bébés. Cette expertise de pointe est très poussée. En comparaison, un profil généraliste serait plutôt l’équivalent d’un médecin généraliste.
En résumé, si vous êtes plutôt dans une posture d’expert en design, vous allez chercher à développer une spécialité pour vous perfectionner et asseoir votre crédibilité. Si vous êtes plutôt généraliste du design, vous allez plutôt chercher la diversité pour compléter vos compétences et explorer d’autres thématiques.
Le degré d’autonomie et de co-construction pour accompagner le collectif et l’individu pour agir ensemble
Une des caractéristique du design est de savoir collaborer avec différents métiers. Avec le design participatif, la co-création se développe avec l’ensemble des parties prenantes : les usagers, les partenaires et également notre commanditaire. Le codesign s’intègre de plus en plus tôt dans la fabrique de nos solutions. Elle prend beaucoup plus de place dans le processus de design.
Cela nous amène à la question suivante : Est-ce que vous aimez accompagner des personnes et co-construire avec elles le projet ?
C’est comme faire du service avant et après-vente. D’une certaine façon, vous êtes vraiment dans une approche de suivi très fine des personnes et de leurs besoins. Donc il y a une dimension relationnelle qui est très forte : l’accompagnement de l’humain. C’est ce que font les chefs de projet, concrètement ils suivent le déroulement d’un projet.
J’aime beaucoup dire que “les designers sont des psychologues de la créativité.” On débloque à la fois les problèmes du projet, on accompagne un changement de pratique au niveau organisationnel et individuel. Cela nous amène à écouter pour mieux lever les blocages personnels et collectifs. Nous les aidons à se reconnecter à leur créativité et à leur capacité d’agir.
Par exemple, si on intervient dans un EHPAD dans lequel on va chercher à repenser son offre de soins pour qu’elle soit en adéquation avec les besoins des résidents et du personnel. Donc là vous êtes vraiment sur de la conception pour apporter des solutions et de nouvelles façons de faire, ainsi qu’une dimension plus sensible pour recueillir la parole et penser des expériences sensorielles.
Aussi, il est bien de savoir si vous aimez plutôt travailler seul ou à plusieurs. Dans mon métier de designer social, il y a une grande part d’autonomie dans le pilotage de projet tout en étant accompagné par une équipe projet. C’est vous qui avez les manettes pour conseiller les autres de par votre expertise méthodologique et technique.
L’expertise méthodologique c’est lorsque le design accompagne l’équipe-projet, ses usagers et/ou son commanditaire. C’est le cas, en design de service et design social, où vous allez devoir concevoir des processus d’accompagnement. Vous accompagnez les personnes dans leur processus créatif pour répondre aux enjeux du projet, vous les impliquez et également techniquement, vous faites en sorte de concevoir la solution.
L’expertise technique est très présente au moment de la conception de la solution. c’est lorsque vous devez fabriquer et tester votre proposition. Il est donc intéressant de vous demander quelle est votre préférence entre la conception et l’accompagnement. Quel est l’équilibre idéal pour vous (ex : 50% de chaque, 30% accompagnement et 70% conception…) ?
Vous pouvez également vous questionner sur le degré de collaboration que vous recherchez et votre posture en design : Est-ce que vous préférez mener un projet seule ou à plusieurs ?
Si vous aimez mener un projet seul, vous pouvez exercer en profession libérale et/ou intervenir à certaines étapes précises du projet selon votre domaines d’expertise. Par exemple, on vous sollicite pour faire le plan d’aménagement du nouvel accueil de la mairie. Dans ce cas, vous allez intervenir uniquement sur la partie de conception du plan. C’est plus une approche solitaire qui s’appuie sur une bonne répartition des tâches entre les différents intervenants d’un projet.
Si vous aimez beaucoup travailler avec les autres, vous allez plutôt avoir une approche de design participatif. C’est-à-dire de co-création en impliquant vos usagers, coéquipiers et partenaires dans les étapes de conception. Généralement, cela aboutit à la réalisation d’atelier et à une collaboration étroite avec une équipe projet ou d’autres corps de métiers (ex : ergonome, sociologue, facilitateur.).
En faisant du design, vous allez côtoyer énormément de personnes. Selon le mode de travail choisi, vos interventions peuvent être plus ou moins collaboratives et/ou délimitées.
Il faut également faire attention à trouver un équilibre, ne pas tomber dans le tout co-conception, car sinon vous risquez une dissolution de votre expertise. Et inversement, ne pas être trop solitaire, car là vous risquez de passer à côté des besoins de vos usagers et des acteurs du projet.
Si vous êtes dans une approche plus solitaire, pour concevoir un vélo inclusif, un designer va passer pas mal de temps seul pour créer la solution qui répond au problème. Même s’il va aller sur le terrain, rencontrer les usagers et faire des temps d’échange pour ajuster ses propositions de vélos. Généralement, ce mode de fonctionnement correspond à une approche de design plus classique.
Si vous êtes plutôt dans une approche collaborative, vous allez chercher à faire du codesign pour imaginer un vélo inclusif. C’est-à-dire d’impliquer vos usagers dans la co-conception du projet pour les faire participer aux étapes de définition du problème et clarification des besoins (immersion) jusqu’à la phase de prototypage en concevant les solutions à tester avec eux.
Le design participatif a commencé à s’accroître parce que les problématiques sont devenues tellement complexes et systémiques qu’on a eu besoin aussi d’impliquer de plus en plus de personnes pour répondre à des enjeux communs.
Ces deux approches sont toutes les deux pertinentes en termes de design. Pour concevoir une chaise ergonomique, on n’est pas obligé en fait de l’impliquer de A à Z dans la conception. Parfois, ça peut être un frein pour le projet de trop vouloir impliquer les parties prenantes.
Rencontre Design my Career : le rendez-vous mensuel de la communauté